"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 29 avril 2012

Souvenirs du Père Petroniu (Tănase, +2011) au sujet de sa mère Olympie. (1)



Père Petroniu de Prodromou

Durant toute sa vie, elle vécut une vie spirituelle profonde. Elle participait aux fêtes, même les moins importantes, avec beaucoup de piété. Naturellement, ce n’est pas par les livres qu’elle les connaissait, mais elle avait un discernement et une intuition. Elle ignorait les cycles festifs, mais néanmoins participait à toutes les fêtes, observait les jeûnes et les commémorations annuelles de notre Église sans faille.
La charité était sa principale préoccupation, pratiquement quotidiennement. Elle accordait l’hospitalité à ceux qui étaient de passage, les appelant sur la route et les accueillant à la maison. Un pauvre ne sortait jamais de notre maison les mains vides. Elle participait aux offices pour les défunts avec beaucoup de piété. Chaque samedi matin, elle faisait des offrandes pour les défunts : un récipient plein de lait ou de la nourriture et de l’eau qu’elle apportait aux voisins. Ensuite, elle veillait à ce que les vêtements soient propres pour le lendemain – le dimanche – et ensuite elle préparait le repas du dimanche, car elle ne cuisinait jamais ce jour. Lorsque sonnait la cloche pour les vêpres, tous ses travaux pour le lendemain étaient terminés et c’est ainsi que commençait le jour du dimanche. Le dimanche matin, nous portions tous nos vêtements et sous-vêtements propres et nous nous rendions à l’église. Notre père se levait très tôt. Après avoir fait ses prières, il lisait l’Acathiste au Christ, et lisait ensuite des sections du Nouveau Testament. Lorsque nous partions pour l’église, nous nous demandions pardon mutuellement : « Pardonnez ! », et « Que Dieu te pardonne ! ». Cela non seulement entre nous, mais aussi avec les voisins.
Mon père observait le jeûne le lundi, le mercredi et le vendredi de la semaine, ainsi que les carêmes, avec grande piété et exactitude. Il en était de même pour les petits enfants, et ce même s’ils étaient malades. Le Grand Carême était un événement important dans la vie chrétienne de chacun de nous. Nous avions de la vaisselle réservée exclusivement pour ce temps, des plats, des assiettes et des fourchettes. A Pâques et à Noël, les fêtes dans notre village duraient de nombreux jours.
Ma mère était une maîtresse de maison exceptionnelle. Elle cousait, tissait, tressait avec un métier de tisserand. Elle faisait elle-même nos vêtements : chemises, manteaux, gilets, vestes, et aussi des tapis et des couvre-lits pour nos lits. Elle éleva huit enfants, six filles et deux garçons, et elle nous éduqua tous dans la crainte de Dieu, avec respect envers les hommes. Elle n’hésitait pas non plus à nous frapper lorsque nous transgressions l’ordre de son « monastère cénobitique ».
La piété, la foi, l’accomplissement des devoirs traditionnels étaient devenus pour nous une habitude naturelle. Ceux-ci jaillissaient de l’être même de notre mère. De même son amour pour Dieu, sa bonté, sa mesure…

Version Française Bernard Le Caro
d'après
« Εκόνες πραότητος », 
Editions 
« Orthodoxos Kypseli »
Thessalonique.


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