"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 18 janvier 2010

Fols-en-Christ: La Bienheureuse Pasha de Birsk (21 novembre)

La Bienheureuse Pacha de Birsk
(21 novembre)


Rien n’est connu de la vie de la bienheureuse Pacha (Diminutif de Paraskeva) avant qu’elle n’entreprenne son ascèse de folie pour le Christ. Elle était native de Birsk et, après la mort de sa mère, elle resta seule au monde. Jeune fille de vingt ans, Pacha commença son grand combat ascétique. Elle ne se vêtait que d’un vêtement fin, été comme hiver, et elle passait la nuit, soit sur des tas de fumier ou dans les terrains vagues hors de la ville. En hiver, elle logeait quelquefois pour la nuit dans les meules de foin où les gerbes de blé du Seigneur la préservaient, sans dommage aucun, des froids les plus rigoureux.

Elle allait souvent au couvent de Birsk, mais ce fut plus tard qu’elle s’y installa. Elle avait l’habitude d’aller dans la cellule d’une des moniales et de lui raconter des histoires, de chanter des chansons et de faire d’étranges choses, puis de s’enfuir du couvent. On raconte beaucoup d’épisodes attestant de son don de prophétie. Elle voyait l’avenir comme présent et relatait des choses qui arrivaient dans un futur éloigné comme si elles étaient déjà accomplies.

Un paysan raconta qu’une fois, en hiver, par un temps très rigoureux, il alla à la meule chercher du foin. Au loin, il vit une étendue de terre où la neige avait fondu, près de la meule, et quelqu'un se tenait là, en l’air au dessus. C’était Pacha qui était en prière à quelque cinquante centimètres du sol, les bras levés vers le ciel. Le paysan était bien habillé et portait une lourde pelisse de fourrure, mais il avait froid jusques à la moelle des os. La folle-en-Christ ne portait que sa chemise et elle était pieds nus. Voyant le paysan approcher, Pacha s’enfuit. Après avoir examiné le terrain de plus près, le fermier découvrit que la neige avait complètement fondu à l’endroit où Pacha s’était trouvée. Plusieurs citadins racontèrent des anecdotes similaires.

Le célèbre staretz Côme Ivanovitch envoyait souvent les gens vers la folle-en-Christ, disant : «Pourquoi me demandez-vous ? Qui suis-je ? Allez là-bas demander à la vierge en haillon Pachka : elle sait tout. Je ne sais rien» !

L’apparence physique de Pacha était terrible. Elle était grande, hâlée par le soleil et le vent, ses cheveux coupés courts se dressaient sur sa tête, sa chemise —seul vêtement qu’elle portait — était souillée et à l’état de loque et ses pieds nus étaient sales.

Peu avant son repos en Christ, elle alla au couvent, à la cellule d’une des moniales, et déclara : «Je suis venue vers toi pour mourir, je ne te quitterai pas» ! Très vite, la bienheureuse tomba gravement malade. Elle fut malade trois mois et resta tout le temps dans la cellule de la moniale. Pasha reçut plusieurs fois les Saints Mystères.

Elle mourut paisiblement comme si elle s’endormait, le matin de la fête de l’Entrée au Temple de la Très Sainte Mère de Dieu, le 21 novembre 1891. Elle fut ensevelie dans le couvent près des tombes du staretz Côme Ivanovitch et de Mère Barbara.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Lev Puhalo & Vasili Novakshonoff
God's Holy Fools
Synaxis Press,
Montreal, CANADA
1976

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